En un claquement de planches
Un samedi après-midi de décembre, une longue file de voitures patiente à l’entrée du parc. Chaque passager parait excité à l’idée de laisser derrière lui des objets devenus trop encombrants.
Dans chaque voiture : des passagers écrasés par des sacs et des caisses. Un homme sort de sa Twingo bleue avec des caisses remplies de vieux magazines. Derrière lui, un petit garçon trottine avec des morceaux de papiers dans les mains : direction le conteneur à cartons. Le père, pressé, verse tout le contenu de ses caisses en une fois tandis que son fils semble prendre un malin plaisir à déchirer un à un les journaux.
Un relent d’huile de moteur et de déchets verts vient chatouiller les nez qui ne sont pas habitués à de tels mélanges. En passant devant le conteneur « bois », l’odeur des vieilles planches absorbant le reste de pluie tombée ce matin rappelle étrangement une promenade dans les bois en automne.
Des bruits de verre brisé et des lattes de bois se heurtant au fond d’un conteneur métallique vide viennent perturber le rythme continu du moteur des voitures. Les rayons du soleil, cachés toute la matinée par les nuages finissent par apparaître pour venir vous réchauffer de cette ambiance froide.
En passant devant la bulle à verre, les chaussures sont confrontées à quelques débris les faisant crisser sur le bitume encore humide.
Il est temps de partir, la voiture est vide et d’autres attendent leur tour. Père et fils repartent de l’endroit, voiture et conscience allégées en laissant derrière eux des histoires et quelques souvenirs.
